Chaque année, lorsque je prends mes vacances estivales, je fais en sorte d’essayer un véhicule dans lequel je n’ai jamais posé le derrière. Cette année, ce grand honneur est revenu au Mazda CX-5 avec boite automatique. Auparavant, j’avais pu faire l’essai d’une version manuelle. Mes collègues ont parlé en long, en large, en hauteur, en profondeur, en diagonale et en zigzag de la technologie Skyactive qui se trouve sous le capot. Puisque j’étais en vacances, je me suis fait un plaisir de ne pas me casser la tête avec ces considérations mécaniques. J’ai utilisé le véhicule comme Monsieur ou Madame Tout-Le-Monde, sans me soucier d’en connaitre les plus intimes détails.
Pour l’occasion, Mazda m’a prêté une version GT AWD, donc tout équipée à près de 34 000 $. Première constatation de journaliste automobile en vacances : le CX-5 est beau, surtout à l’extérieur. Le tableau de bord est plus ordinaire et il y a beaucoup de gris foncé et de noir. Heureusement, les matériaux qui le composent sont de belle qualité et leur assemblage est précis. Deuxième constatation, il n’y a pas beaucoup d’espaces de rangement, ce qui est surprenant dans un véhicule très moderne. Par exemple, les vide-poches dans les portières sont trop petits pour accueillir en même temps une bouteille d’eau et une carte routière, vous savez cette feuille qu’il fallait plier et replier il y a des millénaires et qui pouvait être très utile durant les vacances? Pour rester dans le domaine pratico-pratique, je n’ai pas trouvé le coffre à gants très grand et les porte-gobelets de la console centrale sont trop profonds pour un verre de café de grosseur moyenne (en tout cas, ceux de Tim Hortons).
Faut vraiment aimer les manuelles… Dès les premiers tours de roue, il est évident que la version automatique est infiniment plus agréable à conduire que la manuelle dont le levier et l’embrayage semblent plantés dans du mou. Il devient aussi rapidement évident que l’insonorisation du moteur n’est pas le point fort du CX-5 puisque les accélérations se font bien entendre.
Dire qu’il a fait beau durant mes vacances serait un euphémisme. Le climatiseur s’en est donc donné à cœur joie même si je ne suis pas certain qu’il ait vraiment trouvé du plaisir à garrocher son air frais. En effet, il devait travailler très fort pour que mon douillet corps soit confortable.
Une carte routière? Pourquoi, ’y a un GPS! Lors d’un voyage de quelques jours à Hampton Beach avec la petite famille, j’ai compris pourquoi je trainais toujours une bonne vieille carte routière en papier… Non pas que le GPS nous ait fourni de mauvaises indications ou que le français de la madame-dans-le-tableau-de-bord n’était pas bon, non. C’est juste que je n’ai jamais trouvé comment modifier l’échelle. Chaque fois que je tentais de voir les intersections de plus près, la câline d’échelle revenait presque aussitôt à sa position originelle. Cependant, j’hésite avant d’accuser le système puisque je suis d’une décourageante nullité avec tout ce qui est le moindrement technologique.
Durant ce voyage, le coffre a toujours été bien rempli et j’ai pu remarquer que le plastique qui recouvre les côtés est de qualité très modeste et qu’il s’égratigne avec un rien. Le hayon, à défaut d’être à commande électrique, est facile à manipuler.
Après plus de trois heures de route sans arrêt, les sièges demeuraient très confortables. Même ma fille qui a dû se taper le siège arrière ne s’est pas plainte malgré la dureté de l’assise et du dossier. Par contre, elle m’a fait remarquer que l’appuie-tête n’était pas conçu pour une tête portant une queue de cheval .
Un véhicule utilitaire sport vraiment sport. Jusqu’ici, mon évaluation du Mazda CX-5 peut paraitre mitigée. Mais sur la route, on oublie tous ses petits défauts! La direction est précise et procure un bon retour d’information. En virage, le roulis est bien maitrisé et c’est à se demander si l’on est bien à bord d’un VUS. Même lors d’un freinage d’urgence (aux États-Unis aussi, ils ont des imbéciles sur la route… ), l’avant ne plonge pas indument. Les ingénieurs ont donc effectué un excellent boulot au niveau des suspensions. Mention très honorable également aux différents systèmes électroniques (ABS, contrôle de traction et de stabilité latérale, etc.) qui sont savamment dosés et qui n’interviennent pas inopinément.
Le système Skyactive a été souventes fois louangé et primé pour son efficacité. Il a même permis au Mazda CX-5 de mériter le titre de Meilleur nouvel utilitaire de l’année dans le Guide de l’auto 2013. Dans le fond, on se fout du taux de compression, de la façon dont les gaz s’échappent ou de la réduction de la friction interne. Ce qu’on remarque, c’est la quantité de litres ingurgitée par le moteur. Peu importe ce qui se cache sous le capot de ce Mazda, ça fonctionne! Lors de mes trois semaines de vacances, j’ai parcouru 2 943 km pour 252,3 litres (pour un montant total de 336,94 $). Cela donne une moyenne de 8,6 litres/100 km. L’ordinateur de bord, plus optimiste, indiquait 8,3. L’important est de savoir que c’est environ 2 L/100 km de moins que ses concurrents directs.
C’est connu : plus il y a de chevaux, plus la consommation est élevée. Les ingénieurs de Mazda ont donc été parcimonieux sur les équidés et en ont invité seulement 155 à loger sous le capot (capot qui, d’ailleurs, bougeait toujours en roulant. Au début c’était insécurisant mais à la longue, j’ai fini par m’y faire). Si cette puissance est tout à fait correcte dans 90 % des cas, il arrive qu’on désire un peu plus de pep sous le pied droit, comme en montant une des côtes des montagnes Blanches. Au moindre changement d’inclinaison, la transmission avait tendance à passer du sixième au cinquième rapport. Et comme l’insonorisation n’est pas le point fort du CX-5… Il faut donc apprendre à se servir du mode manuel dans les côtes.
Bang! Passer mes trois semaines de vacances au volant du CX-5 fut une expérience des plus positives. En plus, j’ai pu vérifier la construction solide de ce VUS lorsque, arrêté à un feu rouge, un automobiliste est venu s’immobiliser dans mon parechoc arrière. À la décharge de ce jeune homme, il faut avouer que s’il avait été devant moi, c’est sans doute la solidité de l’avant du CX-5 que j’aurais vérifiée!
Le Mazda CX-5, élu Meilleur nouvel utilitaire sport dans le Guide de l’auto 2013, n’a pas usurpé son titre. Toutefois, si vous habitez une région montagneuse ou si vous devez tirer une remorque (2 000 livres – 907 kilos max), faites un essai de ce VUS avant d’en faire l’achat. Ou attendez quelques mois, le temps que Mazda offre un autre moteur, sans aucun doute plus puissant. Si non, je le recommande les yeux fermés, ou presque.
Source: Passion Performance. «Mazda CX-5 2013: Un nouveau créneau, les VUSPA». Passion Performance.ca [En Ligne]. http://www.guideautoweb.com/articles/17739/